NETTIE STEVENS, PIONNIÈRE DE LA GÉNÉTIQUE

Publié le par Citoyen du Laniakea

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Nettie Maria Stevens  (1861 – 1912) est une scientifique américaine et une pionnière méconnue de la génétique.

Une éducation tardive

Portrait de Nettie StevensFille de Julia Adams Stevens et d’Ephraïm Stevens, charpentier, Nettie Maria Stevens naît le 7 juillet 1861 dans le Vermont, au sein d’une famille de classe moyenne. Elle et ses trois frères et sœurs accèdent à des études de qualité et Nettie se révèle rapidement être une élève brillante : elle termine en deux ans le programme de quatre années d’études au Westfield Normal School et obtient, à dix-neuf ans et en tant que major de promotion, son diplôme d’institutrice.

Alors qu’elle ne rêve que de continuer ses études, Nettie se lance dans l’enseignement pour économiser en vue de poursuivre son éducation. Pendant seize ans, elle travaille en tant qu’enseignante et bibliothécaire. En 1896, elle entre à l’Université Stanford (Californie) pour entamer des études de biologie, et obtient son diplôme final en 1900.

Identification du chromosome Y

Au Bryn Mawr College (établissement privé réservé aux femmes), Nettie Stevens se spécialise en cytologie : étude morphologique des cellules isolées. C’est là qu’à trente-neuf ans, elle entame sa carrière de recherche, travaillant notamment avec l’ancien directeur du département de biologie Edmund Beecher Wilson et avec son successeur Thomas Hunt Morgan.

En 1903, Nettie obtient son doctorat. Elle mène ses activités de recherche notamment dans les domaines de la cytogénétique (l’étude des phénomènes génétiques au niveau de la cellule) et de l’embryologie (description morphologique des transformations de l’œuf fécondé en organisme). Elle s’intéresse particulièrement au processus de détermination du sexe de l’embryon et, en 1905, identifie le chromosome Y et découvre son rôle dans la détermination sexuelle. A l’époque, beaucoup de scientifiques, notamment Thomas Hunt Morgan, n’acceptent pas immédiatement cette découverte d’une grande importance dans son domaine. La même année, Edmund Beecher Wilson parvient pourtant à une conclusion similaire. Par la suite, Nettie sera également la première à découvrir les chromosomes sexuels féminins ; dans un article, Wilson la remerciera d’ailleurs pour cette découverte.

« The Scientific Work of Miss N. M. Stevens »

Nettie Stevens meurt le 4 mai 1912 d’un cancer du sein. Après sa mort, Thomas Hunt Morgan, qui recevra plus tard le prix Nobel pour ses travaux en génétique, écrit un article pour le journal Science intitulé « The Scientific Work of Miss N. M. Stevens ». Il y implique que Nettie était plus une technicienne qu’une réelle scientifique. Il avait pourtant écrit à son sujet, dans une lettre de recommandation : « Of the graduate students that I have had during the last twelve years I have had no one that was as capable and independent in research as Miss Stevens » (« Parmi les étudiants que j’ai eu au cours des douze dernières années, je n’en ai pas eu un seul aussi capable et indépendant dans la recherche que mademoiselle Stevens ») …

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